Psychologue clinicienne - Psychothérapeute

"Mieux devenir soi pour mieux rencontrer l'autre"
MON APPROCHE

Je vous reçois dans mon cabinet pour des thérapies individuelles d’inspiration psychanalytique.
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Ma pratique consiste à vous aider à élaborer des choses passées sous silence, à faire du lien, à donner du sens en soutenant un travail d’introspection pour permettre de mobiliser, en vous, les ressources pour aller mieux.
Ce cheminement est soutenu et encouragé par une posture d’écoute extérieure, bienveillante, neutre et sans jugement, qui ne précipite pas la parole et offre la possibilité de se dire librement, dans le respect de la confidentialité essentielle à l'instauration d'un lien de confiance.
Mettre des mots sur son histoire, l'ordonner et se la réapproprier permet, à terme, de mieux devenir soi pour mieux vivre avec les autres.
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Ma posture clinique vise à s’adapter à la singularité de la problématique de chacun, ce qui implique de ne pas se réfugier dans la rigidité d’une technique en plaquant un savoir préétabli, « prêt à penser » dans lequel se résorberait la richesse de chaque subjectivité.
L’unicité de chacun invite à une approche interrogatrice pour accueillir l'inédit de la rencontre, sans présupposé, ni tentative stérile de généralisation méthodique.
Car outre ses connaissances théoriques, ce que le clinicien met au service d’autrui, c’est son appareil psychique, sa capacité à ressentir, à élaborer, un savoir vivant à actualiser sans cesse.
Ce positionnement cherche à garantir l’écoute du sujet là où il en est de son propre désir, cherchant à lui ménager un espace de liberté, dénouant les conditionnements de pensée dans lesquels il s’enferme, lui permettant de trouver la liberté de se déterminer autrement que ce pour quoi il se sentait programmé.
SPECIALITES
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​Psychologie de l'adolescent
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Psychologie de l'adulte
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Psychologie du vieillissement
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Psychanalyses
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Thérapies d'orientation psychanalytique
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Troubles dépressifs et deuils
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Troubles anxieux (TOCS, crises d'angoisses, phobies...)
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Trouble de la personnalité (borderline, dépendant...)
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Psychotraumatologie
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Burn-out et risques d'épuisement
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Souffrance au travail
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Difficultés relationnelles (familiales, amoureuses...)
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Epanouissement personnel et estime de soi
PRESTATIONS
Je vous reçois sur rendez-vous uniquement, pour des consultations du Lundi au Vendredi de 9h à 19h et le Samedi de 9h à 12h.
Des téléconsultations sont possibles (WhatsApp, Zoom, Skype), ainsi que des visites à domicile dans certains cas.
La fréquence des entretiens sera à déterminer ensemble, en fonction de vos souhaits et de nos échanges.
Toute séance programmée et annulée à moins de 48h est due.

Durée des séances : 45 min

Séance de psychothérapie : 70 €TTC*

Séance de psychanalyse : 70 €TTC*

Prise de rendez-vous au 07 62 04 18 93
Ou sur
Modalités de paiement : chèque et espèces. Le paiement se fait à la séance ou selon un échéancier si forfait.
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Attention : le cabinet n’est pas conventionné CPAM (dispositif de remboursement via l’Assurance Maladie), les modalités proposées étant incompatibles avec un véritable travail thérapeutique et les valeurs du code de déontologie des psychologues. Mes confrères/consœurs et moi-même (99% des psychologues en France) sommes désolés que les annonces des médias vous fassent miroiter une aubaine. Ce projet est à première vue noble et pavé de bonnes intentions, mais mène toute la profession vers une précarisation et une perte de qualité de soin.
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Certaines mutuelles prennent néanmoins en charge une partie du prix des consultations. N’hésitez pas à vous renseigner auprès de vos complémentaires santé : à votre demande, je pourrai vous remettre une facture pour chacune de vos séances afin de bénéficier de ces remboursements.
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*Tarifs réduits pour les étudiants prenant à leur charge les séances et les personnes rencontrant des difficultés financières.
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LE CABINET

Le cabinet est situé au 16 rue Anatole France, en plein centre-ville de Puteaux, dans un cadre calme et apaisant. Le stationnement pour une heure est gratuit dans le parking souterrain de l'hôtel de ville, situé 30 mètres avant l'entrée du cabinet.

BUS 144 Mairie de Puteaux Anatole France

BUS 141 Mairie de Puteaux

BUS 158 Mairie de Puteaux

METRO 1 Esplanade de la défense + 10 minutes à pieds

TRAM 2 Puteaux


TRANSILIEN LIGNE L / U Puteaux
INFORMATIONS ADMINISTRATIVES
N° SIRET : 892 289 398 00018
N° ADELI : 929335727

07 62 04 18 93
QUI SUIS-JE?
PARCOURS
Je suis psychologue diplômée de l’Université de Paris Diderot (Paris VII) en psychologie clinique psychanalytique et spécialisée en psychopathologies de l’adulte. Mes précédentes expériences m’ont donné l’opportunité de travailler auprès de publics variés, dans des institutions renommées : le Centre Antonin Artaud, porté par une politique de soin profondément humaniste; le centre hospitalier Sainte-Anne ou encore le Centre de Santé Mentale du groupe MGEN.
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Tout au long de mon parcours théorique et clinique, l’étude des diverses formes de dépressions, de leurs causalités, de leurs manifestations et de leurs prises en charge, a occupé une place centrale.
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Ma première expérience clinique au sein d’un hôpital de jour adulte, au contact, notamment, de patients atteints de troubles psychotiques souvent complexifiés de problématiques sociales ou somatiques, a été particulièrement formatrice quant à la thérapeutique individuelle et groupale des troubles psychotiques.

C’est auprès de cette première équipe que j’ai forgé ma sensibilité à l’éthique de la prise en charge psychiatrique : une psychiatrie collaborative, travail de co-construction au cœur du projet thérapeutique où les patients ont droit de regard, de parole, d’action sur l’institution qui les accueille.
Je me suis par la suite tournée, dans le cadre de mon Master 1, vers la pédopsychiatrie auprès d’enfants présentant des troubles comportementaux et relationnels importants, des troubles anxieux et inhibitions particulièrement invalidants. Cette pratique m’a permis d’expérimenter l’usage de médiations thérapeutiques diverses essentielles à la qualité de ma formation, mais également de m’exercer à la passation de tests psychométriques et projectifs (WISC, Rorschach, TAT) ainsi qu’à leur restitution, dont l’intérêt diagnostique contribue à la qualité de la prise en charge.
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En parallèle, j’ai étudié de manière approfondie la santé psychique d’adolescents et de jeunes adultes dans le contexte singulier des classes préparatoires aux grandes écoles et des parcours scolaires « d’excellence » : la place des idéaux (individuels, familiaux, sociaux) à l’origine de ces parcours, le surinvestissement exclusif et disproportionné dans le travail où l’impératif de réussite et de productivité assiège la vie psychique, les risques de décompensations dépressives et de burn-out.
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Mon stage de fin d’études, à cheval entre un hôpital de jour et un centre de consultations pour adultes, a renforcé les bases de ma pratique clinique. Il fut notamment l’occasion d’une formation à la prise en charge des états de stress post-traumatiques auprès de patients réfugiés demandeurs d’asile, rescapés de parcours d’exils périlleux et de la fuite des persécutions dont ils gardent de graves séquelles traumatiques.
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J’y ai également été formée à la thérapie psychocorporelle et à la relaxation psychanalytique, particulièrement bénéfiques aux sujets souffrant de problématiques somatiques et troubles du comportement alimentaire (anorexie, boulimie…).
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Enfin, j’ai été sensibilisée, sur le plan personnel et au cours de ma formation, aux pathologies somatiques du vieillissement (troubles neurodégénératifs, AVC, tumeurs…), leurs conséquences (troubles de la mémoire, troubles moteurs, troubles du langage et des fonctions exécutives…) et leurs retentissements sur la qualité de vie quotidienne.
TRAVAUX UNIVERSITAIRES / PUBLICATIONS
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« L’enfant « né-mort » au désir de l’Autre : incidences de l’évanouissement du désir maternel sur la psyché de l’infans ». Etude d’un cas clinique de schizophrénie de type paranoïde avec comorbidité obsessionnelle compulsive.
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« Coût psychique de l’excellence et institutionnalisation de la performance : la subjectivation à l’épreuve des classes préparatoires ». Mémoire sur la santé psychique des étudiants en classes préparatoires
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« Exilé à soi-même : l’identité en quête d’arrimage et de garant symbolique, demande d’asile et resubjectivation post-traumatique ». Mémoire sur le devenir de la névrose traumatique de patients réfugiés dans le contexte de précarité et d’exclusion de la procédure de demande d’asile.
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« Le faux self, cette "seconde peau" psychique dont on ne peut parfois pas se défaire ». Tribune pour le HuffPost, publiée le 06/01/2022.
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« Répercussions psychiques de la médiatisation de la guerre en Ukraine: réinjecter des mots, de la vie et du lien contre l’angoisse ». Tribune pour le HuffPost, publiée le 24/03/2022.
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QUESTIONS / REPONSES
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La souffrance : normale ou pathologique?
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Si une certaine dose de souffrance est inhérente à toute vie humaine, celle-ci devient pathologique et alarmante lorsqu’elle envahit, déborde les capacités de traitement et de transformation propres à un sujet. La souffrance est liée à une sorte de « trop plein » de ce qui est habituellement assimilé dans un processus de transformation : nous souffrons de ce qui est bloqué psychiquement, en attente d’inscription, c’est-à-dire de ce qui erre en nous sans assignation.
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Ce blocage entraîne une passivité douloureuse, passivité qui se trouve déjà renversée dès lors que le patient adresse une demande d’aide à un professionnel, avec lequel il sera question de remettre au travail, en mouvement, ce qui a été immobilisé dans son histoire.
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Qu’est-ce que l’approche psychanalytique et quel est son intérêt ?
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L’approche psychanalytique, qui prend en compte les mécanismes inconscients à l’œuvre dans la vie psychique et l’émergence d’un symptôme, permet une meilleure élaboration de ses expériences émotionnelles ; de mieux distinguer son monde interne (ce qui m’appartient) du monde externe (ce qui appartient à l’autre, dehors) ; d’intégrer avec plus de flexibilité ses propres aspects contradictoires (conflit psychique) et ceux des autres.
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Cette thérapie, profondément humaniste, met l’accent sur le fait d’être authentiquement soi, harmonieusement, et de façon créative.
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Une connaissance approfondie de soi permet d’arrêter de passer sa vie dans des automatismes de répétition que l’on prend pour de la spontanéité, pièges qui se confondent avec des habitudes. L’exploration de ces pièges n’est pas toujours confortable, mais profondément salutaire.
On ne peut pas sortir d’un piège sans savoir d’abord que l’on est pris dedans, puis dans quoi on est pris : c’est en comprenant la mécanique de ce piège que l’on peut s’en libérer, ce qui demande courage et humilité, car celui qui entreprend une thérapie approfondie va devoir, dans la cure, affronter les problèmes de face au lieu de les éviter.
Par exemple, des conditionnements de pensée et des croyances de base forgées durant l’enfance peuvent créer une insécurité affective fondamentale (si je ne fais pas ce que l’on attend de moi, ou ce que je crois que l’on attend de moi, est ce que l’on va m’aimer ?).
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Est-ce que c'est efficace ?
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« Il existe beaucoup de façons et de moyens de pratiquer la psychothérapie
et tous ceux qui aboutissent à la guérison sont bons. »
S. Freud, La technique psychanalytique, 1910.
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L’ingrédient majeur de la réussite d’une thérapie, au-delà des approches et techniques déployées, est la personne du thérapeute elle-même : sa capacité à mettre en place un cadre sécurisant, fiable et souple ; l’attention soutenue qu’elle porte à la qualité de relation ; sa disponibilité psychique au dialogue émotionnel ; sa capacité à donner sens et à maintenir une alliance de travail en suscitant la participation active du patient…
Mais aussi l'engagement du thérapeute dans une psychanalyse personnelle, ce qui est essentiel au patient.
Tous ces ingrédients permettent au patient de transformer une souffrance sans mots, qui l'isole et le soustrait au monde, en une expérience de conscience partagée, permettant de rendre moins inflexibles les expériences intolérables et conflictuelles qu’il traverse.
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Quel intérêt pour mon entourage et mon rapport aux autres?
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Ce travail de connaissance de soi a un double effet : celui d’une pacification intérieure d’une part, et d’une pacification avec l’extérieur de l’autre.
« Mieux devenir soi pour mieux rencontrer l’autre » : la connaissance de soi n’a rien d’un repli narcissique ou d’une initiative égoïste, elle est un service rendu à son entourage présent et futur.
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L’éthique de l’analyse, dans sa quête de vérité, permet de se désaliéner dans le rapport à autrui, c'est-à-dire de cesser d’enfermer et d’utiliser inconsciemment l’autre pour conforter ses propres schémas pathogènes en le rendant spectateur de son propre théâtre privé. En levant les voiles de nos représentations, en révélant les prismes par lesquels nous colorons le monde de notre propre névrose, la psychanalyse apparaît comme une école d’altérité, redonnant à l’autre son existence propre.
Dès lors que l’analysant (le patient) entrevoit, par l’analyse, la voie de son propre désir, il parvient à entrevoir celui d’autrui, l’autre étant considéré à ce titre comme sujet désirant ayant une existence en soi.
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Fouiller dans le passé, est-ce vraiment bénéfique ?
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Il s’agit d'identifier dans notre passé ce qui, au lieu d'être révolu, est encore bien présent en soi par les traces actives et les répercussions bien actuelles qu'il nous fait vivre au quotidien. Certaines solutions à court terme peuvent s’apparenter à une sorte de fuite pour ne pas écouter ce qui est là et qui insiste en soi.
Il est inévitable de se concentrer, un temps, sur la souffrance pour s’en débarrasser après : on ne peut partir d’un lieu qu’en s’y rendant d’abord.
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Lire de la psychanalyse, ça ne suffirait pas ?
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On cherche en vain notre propre histoire dans l’histoire des autres et dans la théorie, théorie d’ailleurs peu accessible (et il ne s’agit pas là d’une question de capacité intellectuelle, mais une question d’expérience analytique).
La meilleure connaissance de la psychanalyse passe par le chemin qui va de la pratique à la théorie, et non l’inverse. Le lien noué avec le thérapeute, fort de son expérience et de ses connaissances, constitue le véritable moteur de l’analyse et est indispensable pour que le patient vive ses émotions, et non seulement en faire le récit.
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Parler, ça soigne ?
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La parole donne forme à nos idées, nos émotions, nos angoisses, et c’est donc à travers la parole que nous avons le pouvoir d’agir sur elles. L’inconscient se libère au moyen de la parole, et c’est justement dans ce pouvoir des mots que réside l’outil de travail du psychologue.
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La parole est le seul outil d’investigation qui soit en harmonie avec la psyché humaine : ainsi, la thérapie ne convoque pas de méthodologie toute faite, préfabriquée, transposable comme une connaissance technique objective.
La réalité humaine, façonnée par le langage, n’est pas une réalité stable et invariante, entité que l’on pourrait objectiver et quantifier dans un protocole standardisé, mais une réalité éminemment mouvante.
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« Un psychanalyste ne parle pas ! »
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La thérapie analytique est un travail à deux, profondément intersubjectif : si le psychanalyste ne parlait pas, cela ressemblerait à un monologue sans but ni âme.
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Y-a-t-il un risque de dépendance ?
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Entreprendre un travail analytique, c’est précisément vouloir passer d’un état de dépendance à celui d’indépendance. Entre ces deux bornes, le lien qui se créé fait immanquablement naître une sorte de dépendance, celle-ci créatrice d’un futur bien-être.
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La finalité thérapeutique est bien de rendre son autonomie au patient, de lui restituer son histoire : l’analyse débouche graduellement, grâce à des prises de conscience successives, sur une liberté et une indépendance enfin (re)trouvée.
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Combien de temps ça dure ?
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Il n’y a pas de réponse toute faite à cette question : le nombre de séances dépend de la problématique et de la demande de chacun, dans le respect de ses besoins mais aussi de ses limites.
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Toutefois, dans un contexte où la santé mentale se trouve infiltrée d’exigences de rendements à court terme, devenue un véritable facteur de compétitivité, travailler le temps nécessaire au soutien psychique de chacun, à une thérapie approfondie permettant de retrouver un mieux-être solide et durable, semble fondamental. La psychanalyse, au-delà d’un traitement symptomatologique de surface, vise un traitement étiologique, remontant à « la source », la cause ayant provoqué l’apparition du symptôme.
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Que sont, en comparaison, quelques mois ou années d’une aventure inoubliable à mettre à jour des mécanismes inconscients, de difficultés relationnelles ou personnelles qui nous suivraient toute une vie, partiellement et temporairement masqués par des psychotropes ? Que sont 2, 3 ou 4 ans de thérapie comparés à 15, 20, 30, voire toute une vie de souffrances ? Le temps, comme l’argent, ne doivent pas être envisagés en termes de dépenses, mais d’investissement sur soi : ce temps est un gain, non une perte.
MON ETHIQUE
Selon moi, la compréhension des enjeux, l’élaboration d’un diagnostic et d’un pronostic ne peuvent se réaliser qu’à partir d’une position qui s’intéresse d’abord au sens de la symptomatologie : le symptôme, phénomène perceptible qui révèle un processus caché, ne peut être appréhendé qu’en fonction d’une histoire singulière qu’est celle du patient.
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C’est précisément ici que se situe la ligne de partage entre une approche « descriptive » et une compréhension dynamique du symptôme, appuyée sur la spécificité du vécu d’un sujet souffrant. Là où certaines stratégies thérapeutiques s’axeront sur le déconditionnement du symptôme invalidant, la psychanalyse insiste sur l’exploration du sens caché, intime, des désirs et conflits en jeux.
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Les mouvements actuels dominants portés par la technocratie, le cognitivisme et une certaine utilisation des progrès neuroscientifiques, cherchant à traquer la trace matérielle des phénomènes psychiques, assimilent cerveau et psyché et font ainsi l’économie de la rencontre. A. Ehrenberg et F. Vidal évoquent tous deux cette tendance réduisant la subjectivité au système nerveux central et parlent ainsi de « sujet cérébral » comme figure anthropologique de notre temps.
La priorité accordée à la pathologie plutôt qu’à la personne décide de traitements purement symptomatiques : ces soins technicisés, désincarnés, n’écoutant que l’historique des symptômes plutôt que l'histoire du patient, font de la personne un objet de soin sur lequel se plaque un savoir figé, disqualifiant sa parole à sa racine.
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Ce paradigme dominant s’inscrit dans une médicalisation généralisée de toute la pathologie mentale : lorsqu’on isole les troubles mentaux de leur contexte d’apparition, on en fait une cible privilégiée pour les médicaments, favorisant la surprescription. Ainsi, dans ce modèle faisant de la santé mentale un facteur de compétitivité dans une exigence de rendements soutenue par l’industrie pharmaceutique, cherchant à réinsuffler de la productivité à chacun (performance au travail...), le symptôme, porteur d’un message, est réduit au silence ou à sa médication. Le recours à la parole, point central de l’investigation clinique, se trouve ainsi dangereusement remis en cause par le positivisme ambiant, partisans du « tout physiologique ».
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Mon expérience dans diverses institutions psychiatriques, auprès de publics variés, m’a amenée à considérer que la mise en œuvre d’un processus thérapeutique repose aussi sur l’engagement éthique du psychologue, qui infiltre sa pratique clinique et son écoute du patient. Considérer la dimension éthique d’une pratique clinique, c’est poser la question, fondamentale, de la visée de son travail et de son bénéficiaire : loin d’être un agent du contrôle social ou de la compétitivité économique, un représentant de la loi ou de l’ordre moral, le psychologue met l’accent sur la demande du sujet qui, elle seule, guide le clinicien.
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S’inscrire du côté de l’approche psychanalytique suppose d’envisager le sujet humain dans toute sa complexité sans aucune opinion arrêtée, diagnostic prématuré et définitif. Les repères sémiologiques (relatifs aux symptômes) et nosographiques (concernant la classification des maladies) constituent un bagage indispensable mais sont vidés de sens lorsqu’ils sont dépouillés du récit subjectif qui les alimente.